Notre entourage.
Notre famille fut assez rapidement intégrée dans ce village, il faut dire que nous ne nous imposions pas.
Nous étions acceptés par les gens du pays comme l'on dit !
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Un ami et un guide hors pair.
Une personne dans le village prit une place importante dans notre famille.
M. Moïse Sube.
Nous l'avons tout de suite remarqué par sa simplicité, sa gentillesse et son air jovial.
Il vivait seul, sa maison était sur le passage et pas trop loin de la nôtre, sa porte nous était toujours ouverte.
Mon père avait trouvé par sa présence un compagnon de balade.
Je puis vous affirmer que sans lui il n'aurait jamais pu s'intégrer et rester dans ce village, au contraire de ma mère qui comme nous en était très attaché.
Mon père servait de pilote et lui de guide.
Ensemble, en voiture, ils allaient de ferme en ferme chercher des produits pour notre consommation et pour donner les sacs de pain dur que nous ramenions de Marseille pour les animaux.
Il faut dire que ma mère était une collectrice hors pair !
Je l'ai entendu dire des centaines de fois : "le pain ça ne se jette pas !".
Elle mettait en pratique cette phrase pleine de bon sens et n'hésitait pas à en récupérer dans notre entourage afin de le distribuer dans les fermes environnantes.
Mon père, fin cuisinier, appréciant la bonne chère avait découvert en lui un complément dans la pratique de cet art de la table.
Il nous a appris la simplicité culinaire et c'est certainement grâce à lui que nous avons appris à manger !!!
Ce n'est pas tout de bien manger, il faut découvrir et à apprécier ce que l'on mange...
En prenant le temps de le faire !!!
Recette pour réussir, mettre en pratique nos 5 sens pour chaque plat.
Pour mémoire : le goût, l'odorat, l'ouïe, le toucher et enfin la vue.
Il faisait en plus de son jardin, où nous allions cueillir de belles salades et des tomates goutteuses, son vin. Il avait sur un coteau ensoleillé des vignes tout près de son cabanon de pierres qui était souvent le témoin de joyeuses discussions autour de grillades au feu de bois, assaisonnées des herbes de Provence qui étaient à nos pieds. Après les vendanges et le pressage, il remplissait les barriques dans sa cave avant de mettre le vin en bouteilles le moment opportun.
Celui-ci ayant pour qualités : une jolie couleur, un bon goût et laissant dans nos narines et sur nos papilles les traces du plaisir.
C'est tout cela un vin de pays !
Quand il me donnait la clé pour aller chercher une bouteille, dans sa cave, je pénétrais dans l'irréel... Après plusieurs marches à descendre, une atmosphère enivrante et magique m'attendait au milieu de cette fraîcheur et odeur de barriques. Lorsque je remontais en tenant bien celle-ci par son goulot, je faisais bien attention à ne pas glisser sur ces marches creusées dans la roche. Chaque fois j'avais l'impression de sortir des entrailles de la terre en voyant dans le haut la lumière du jour au travers de la porte.
Nous l'avions souvent à notre table et c'était un plaisir. Il faisait partie de la famille, avec lui, les conversations et les explications étaient nombreuses, simples et enrichissantes sur l'histoire et la géographie locale entre autre. À la fin du repas quelque fois une partie de boules devant la maison.
N'oublions pas que nous sommes en Provence, ou bien la partie de belote en sirotant son fameux vin de noix.
Pour mon père ...
Merci Moïse pour toute cette amitié partagée.
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Nos voisins mitoyens.
Un mur nous séparait mais l'amitié nous rapprochait.
La famille de M. & Mme Louis et Esther Portigliatti.
Nous étions arrivés dans ce village peu après la fermeture de la mine à charbon, principale activité économique du village à cette époque. Notre voisin y avait travaillé. Sa femme d'une grande gentillesse était pour moi la Mama avec un grand M !
Elle avait le pouvoir d'attirer à elle tous les enfants. Moi le tout petit "le caganis" j'étais souvent dans ses jupes et elle me servait le sirop de fruit et les biscuits comme à tous les gamins de mon âge lorsque nous passions pas loin de chez elle. Nous étions attirés vers elle comme des mouches par de la confiture tellement elle débordait de gentillesse à notre égard.
Je sais que ma mère aimait bien discuter avec elle et elles s'estimaient beaucoup. Je me rappelle de son passe-temps
: les aiguilles à tricoter. J'ai d'ailleurs toujours le dessus de lit en laine qu'elle m'avait offert pour mon mariage.
Quand je retourne dans le midi, je ne manque pas d'aller la voir, et ensemble on se rappelle les bons moments et j'ai encore droit au verre de sirop, et je remarque que je suis toujours pour elle "le petit !".
Pour ma mère ...
Merci à la famille Portigliatti sans oublier leur fils Émile pour cette gentillesse et chaleur bienfaitrice.
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Mon voisin
.Il y a une personne en particulier qui m'a beaucoup apporté et que je ne pourrai jamais oublier, mon voisin :
M. Francis Pardigon.
Dans sa maison, j'y ai passé de nombreuses années à l'écouter et à lui parler. Une chose qui surprendrait plus d'un aujourd'hui, dans celle-ci point de radio, encore moins de télévision ! Pour se tenir informé, le journal.
Il travaillait dur, 3 vaches à s'occuper, de la traite à la nourriture. Chaque jour, pour distribuer le lait, il faisait deux tournées dans le village une le matin et une le soir. Il avait sa clientèle et dans chaque maison visitée, des échanges de paroles. On savait à l'époque ce que voulait dire la communication...
Qu'en est-il aujourd'hui ? Il n'était pas question pour lui d'avoir des jours de repos.
Les 35 heures il ne connaissait pas, il ne l'aurait jamais imaginé.
Il m'a fait connaître beaucoup de choses et il m'a bien aidé entre autre à compléter mes collections de fossiles et de vielles pierres. Le vendredi soir quand, chez lui, je venais chercher la clé de la maison, il me disait : "Regardes sur le buffet ce que j'ai trouvé..."
Souvent des trésors, merci Francis !
Que de patience, il a dû fournir, pour me supporter ! J'étais collé à son ombre, l'accompagnant assis sur son tracteur, à découvrir le métier de la terre. Mon goût pour la nature vient peut-être de là ?
Mes parents ne voulaient pas de chien, il me prêtait les siens. Zinta la mère et Boca le fils m'ont assez rapidement adoptés. Je les ai souvent promenés à moins que ce ne fut le contraire...
Je reconnais qu'en prenant de l'âge j'ai délaissé le tracteur pour aller avec mes amis et mes amies, mais voyez-vous aujourd'hui je pense toujours à lui.
Pour moi ...
Merci Francis d'avoir eu la patience à me supporter durant de longues années.
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Mes autres voisins, les familles de mes amis (es) et tout ceux qui nous connaissaient...
Pour nous ...
Merci vous tous !!!
Jean-Pierre Rimbaud
Notre entourage.