La chasse au dahu.
La chasse au dahu, petit herbivore à quatre pattes, n'a pas été épargnée dans nos occupations.
Le village étant entouré de collines, les caractéristiques de cet environnement étaient donc propices à sa capture.
Pour protéger l'espèce, nous respections certaines règles : la taille, le nombre de prise et chaque chasseur devait être accompagné par un jeune du village !
Il nous fallait pas mal de temps pour trouver "l'oiseau rare" se conformant aux règles et méritant sa participation.
Si je me rappelle bien un jeune de notre âge, venant passer ses vacances d'été dans notre village, a été volontaire pour remplir ce rôle.
Je précise volontaire !
En lui ayant auparavant bien expliqué la manière de pratiquer cette chasse.
L’animal, n’ayant pas ses membres gauches et droits de la même longueur, devait toujours se déplacer sur des terrains inclinés.
Pour en attraper un, il suffisait d'utiliser l'effet de surprise !
Le procédé le plus simple était de faire du bruit à son passage.
En se retournant sur lui-même, immanquablement il se retrouvait déséquilibré et emporté par son élan dévalait la pente.
Il ne restait plus alors qu’à l’approcher, l’assommer et le mettre dans un sac.
Notre "Intrépide vacancier" devait être bien équipé pour l'occasion !
Des casseroles pour le bruitage, un gourdin pour l’étourdir et un sac de toile pour le récupérer.
Sans oublier des gants et évidemment être bien harnaché pour ne pas se faire mordre ou griffer par l’animal et se protéger de la fraîcheur de la nuit.
Je laisse à votre réflexion le soin de l'imaginer dans cet accoutrement !
Il lui était précisé enfin de ne surtout pas bouger et être silencieux tant qu'il ne sentait pas sa présence l'approcher.
Tout en lui expliquant que l'animal est assez craintif, méfiant et pour terminer actif que la nuit.
Il fallait aussi éviter d'aller le piéger à la pleine lune ... trop de lumière dans le ciel !
Durant la nuit, nous nous sommes dirigé pour cette expédition dans la campagne environnante à flanc de coteau ... évidemment !
Avec un sandwich, une bouteille d’eau et une lampe de poche qui l’aideront à patienter.
Lui indiquant que nous allions nous poster ailleurs et reviendrons plus tard.
Le temps commence à s’égrener, toujours pas de bruit si ce n’est le carillon de l’horloge du clocher qui faisait son office.
Nous étions dans l’attente et aussi un peu étonné, c'était-il endormi ?
Puis n’ayant toujours pas de nouvelles sonores du chasseur, après réflexions, nous retournâmes sur nos pas ...
Accueillis bruyamment par un concert de casseroles !
Il croyait que nos pas laissaient présager l'arrivée du gibier...
Il avait bien rempli son rôle et tout en retournant au village, il nous expliquait qu’il était malheureux de
rentrer bredouille.
Qu'il en avait bien entendu un ... mais ... pas senti son approche.
Nous ne pouvions que constater qu'il avait au moins deux qualités :
la patience et de n'avoir pas peur d'attendre seul dehors durant la nuit.
Il faut préciser qu’attraper un individu pour cette chasse est assez rare et donc assez exceptionnel.
Je parle du chasseur et du gibier !
Infos complémentaires :
Les animaux possédants les pattes droites plus courtes se rencontreraient sur le versant gauche.
Les animaux possédants les pattes gauches plus courtes se rencontreraient sur le versant droit.
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Jean-Pierre Rimbaud
La chasse au dahu.