Le bois et le métal.
Le
coupage de bois à domicile :
Les mineurs avaient le droit de ramener à la maison des piquets de bois ayant servi et qui s'étaient pliés sous le poids du charbon ou dans l'effondrement d'une galerie. Ramenés en surface ils étaient à leur
disposition. On ne manquait pas de bois à l'époque, au moins çà, et ils en faisaient un bon stock chez eux
pour leur utilisation.
Une fois ou deux par an, M. Constant Beltramo qui était lui-même mineur de surface (graisseur de pylône, puis conducteur de treuil) venait à domicile couper tout ce bois à la dimension du foyer à l'aide d'une grosse scie circulaire transportable.
Il sera remplacé plus tard par M. Adrien Sube.
Il faut préciser que M. Beltramo avait installé cette scie à l'arrière d'une belle "As de Trèfle", voiture d'époque dont il avait sacrifié l'arrière pour en faire un plateau de travail et de transport de la scie.
Ce serait une hérésie aujourd'hui !
L'empailleur de chaises :
Il arrivait à pied, deux fois par an environ, la "sagne" (paille pour chaises) sur le dos et il allait s'installer invariablement sous le marronnier, tout près du garage-taxi Espinelly qui fut transformé plus tard en maison d’habitation par M. et Mme Navetat, aujourd’hui domicile de M. et Mme Michel et Martine Hulot.
Qui ne se souvient pas de M. Vallata dit "Frisé", l'empailleur de chaises.
Pour l'anecdote, il avait fait un pari avec un ami : faire Banon-Marseille aller-retour à pied.
Celui qui arriverait le premier à Banon aurait droit à un bon repas payé par l'autre. Ce fut lui le vainqueur ; à Marseille, les escaliers de la gare les virent arriver tous les deux dans un drôle d'état.
Oh ! Bonne Mère !!!
Le retour fut terrible car les deux marcheurs étant d’égale valeur, ils rivalisaient de plus belle. Ils atteignirent Banon plus qu’épuisés, ce qui fit dire, en provençal au "frisé" qui habitait au premier étage :
"quand metiéu la man sus la cadaulo de la porto, l'autre èro au pèd de l'escalié !".
"quand je mettais la main sur la poignée de la porte, l’autre était au pied de l’escalier !".
Les
estamaïres :
Nous garderons en mémoire la présence, sous le marronnier de la Garenne ou sur la place de la
Mairie, à intervalles réguliers, des "estamaïres" du coin :
M. Gaëtano Brando de Forcalquier.
M. Édouard D'Angelo d'Oraison.
M. Raymond Bridet de Sigonce.
Ils mettaient leur soufflet en route dès leur arrivée et ils vous rétamaient un arrosoir, une bassine, une casserole, ou vous rafraîchissaient cuillères et fourchettes qui avaient beaucoup servi.
Les Estamaïres, de nos jours on dirait les Étameurs.
Ils appliquaient une couche d'étain sur un objet métallique pour le protéger de l'oxydation.
Les
menuisiers :
Il y avait deux menuisiers au village :
M. Marius Grégoire, jusqu'au début de la guerre qui était aussi un bon ébéniste. Il avait son atelier en bordure de route, place de la mairie. Par la suite ce local devint garage à taxi des frères Espinelly qui fut transformé plus tard en maison d’habitation par M. et Mme Navetat, aujourd’hui domicile de M. et Mme Michel et Martine Hulot.
Puis, M. Augustin Palla qui était mineur et menuisier pendant ses heures de loisirs, rue du Château. Il occupait ce local à titre gracieux car il appartenait à son beau-frère, M. Léon Bremond, qui s’en servait de grange pour stocker le foin nécessaire à ses animaux. Par la suite, il a été acquis par M. et Mme Jacques et Jacqueline Ballanche qui l’ont un peu transformé en local d’habitation. Depuis la mi 2019 ce sont Mme Céline Thebaut et M. Michel Defilippi qui en sont les nouveaux propriétaires et courant 2020 ils vont l’occuper après en avoir fait un vrai local d’habitation.
Émile Portigliatti
Le bois et le métal.
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