Sigonce ... Les troupeaux de moutons et de chèvres qui fleuraient bon la campagne.
Autrefois dans les fermes il y avait pratiquement un beau troupeau de moutons et quelques chèvres.
Au village, certains particuliers qui aimaient la campagne et qui voulaient arrondir leurs fins de mois avaient eux aussi leur petit troupeau soit de chèvres ou de moutons ou les deux.
Mme Louise Palla avait un gros troupeau de chèvres à la Chapelle, route de Forcalquier,
M. Léon Brémond avait aussi les siennes dans son écurie rue du Château,
ainsi que Mme Madeleine Chabassut qui les gardait à Taterre route de Lurs où elle demeurait,
puis il y a eu Mme Françoise Dorléans à Terre noire route de Montlaux,
Mme Élisabeth Meynet à Taterre,
Mme Christiane Gasquet à la Charité (sur la petite colline surplombant les gîtes),
Alexis Pellegrin à Pré Giraud route de Montlaux qui vient vendre ses délicieux fromages sur la place le dimanche matin. Vous ne retrouverez plus sur le marché du dimanche matin à Sigonce les bons fromages de Alexis Pellegrin car il a cessé toute activité en ce domaine le dimanche 20 octobre 2018 à midi pour prendre une retraite bien méritée. C’est avec plaisir que nous le reverrons de temps à autre sur la place du village ou au bistrot-restaurant de L’amandier.
Il restait 3 troupeaux de moutons assez conséquents :
celui de Marius Sube et ceux de Marguerite Turin et André
Chiapella.
Les moutons de Marius Sube occupaient une bergerie dans la Grand'rue, bergerie devenue par la suite une épicerie occupée au départ par M.
Usseglio de St Etienne les Orgues, puis Paul Guende (35 ans de présence au village) qui venait 3 fois par semaine de Cruis
(04), Jean-Pierre Deville du
village.
M. Marius Sube qui était non voyant partait tous les jours avec son chien et son troupeau vers les Clots, route du cimetière où se situe actuellement la propriété Ayasse.
De son côté Marguerite Turin rentrait très tard le soir avec son troupeau de moutons c'est-à-dire entre 22 et 23 heures. Il traversait le village par la Grand'rue, le gros bouc en tête, bouc qui sentait vraiment
fort !
En plus de l'odeur les moutons marquaient leur passage en laissant derrière eux une traînée de crottes.
Nous étions habitués aux crottes et à l'odeur que dégageait le bouc et cela ne nous dérangeait pas du tout car nous étions à la campagne où toutes sortes de bruits et d'odeurs emplissaient l'air :
le fumier qu'on répandait dans les champs, le purin des cochons qui étaient nombreux à l'époque, le chant des cigales, le roucoulement des pigeons, les cris des hirondelles, des martinets, le "cui cui" ou le chant des oiseaux.
C'était merveilleux tout çà !
Ces 2 troupeaux ayant disparu, il ne restait plus que celui d'André Chiapella que nous rencontrions par ci par là au cours de nos balades et dont la bergerie se situait à Notre Dame route du cimetière. Ce troupeau qui s'est agrandi est aujourd'hui sous la responsabilité de son fils Thierry qui le cantonne sur une grande surface de pâturage avec protection électrique et qu'il déplace très souvent dans la campagne environnante.
(À presque 94 ans André Chiapella accompagne très souvent son fils Thierry le matin de bonne heure quand ce dernier rend visite au troupeau en voiture).
Quelque chose qui était traditionnel nous manque aussi aujourd'hui :
c'était le passage de centaines de moutons en provenance de la Crau (plaine du bas Rhône, à l'Est de la Camargue) et qui allaient rejoindre les verts pâturages de la montagne. Dans cette transhumance pédestre nous notions la présence de plusieurs chiens qui encadraient l'énorme troupeau, les ânes très chargés et au moins 2 bergers.
Aujourd'hui la transhumance se fait par camions spéciaux appropriés et nos rues n'entendent plus le bruit des clochettes, les bêlements continus des moutons, les aboiements des chiens qui faisaient leur travail ainsi que la voix des bergers qui donnaient des ordres.
C'était une belle et autre époque !!!
Ils sont partis pour l'alpage.
Ce matin, 1er juin 2020, ce sont environ 600 moutons qui ont embarqué de bonne heure pour se rendre dans les alpages au-dessus de la Saulce (05) dans les Hautes-Alpes. Ce magnifique troupeau qui appartient à Thierry Chiapella va goûter les frais herbages et profiter du bon air d'altitude que l'on trouve à cet endroit jusqu'en septembre.
Au retour ces moutons seront sûrement plus nombreux car de petits agneaux vont naître durant ce séjour d'environ 3 mois hors département.
Une partie du troupeau qui embarque dans le camion approprié qui va les conduire en alpage.
Émile Portigliatti
Les troupeaux de moutons et de chèvres qui fleuraient bon la campagne.
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