Sigonce
... Après la guerre ... ils ne manquaient pas les fêtes des alentours.
Après avoir été privés de distractions durant de longues années durant la dernière guerre,
la jeunesse d’après guerre essayait de se rattraper en profitant de tout ce qui était plus ou moins festif :
les bals populaires, les cinémas, les fêtes patronales des alentours avec leurs orchestres qui venaient parfois de très loin.
Il n’y avait pas tellement de moyens pour aller aux fêtes patronales de Montlaux, Cruis, Pierrerue,
Niozelles et bien d’autres
encore… Alors on faisait déjà du covoiturage. Il était assez limité car les principaux moyens de transports en ce domaine étaient de grosses et vieilles motos qui tombaient souvent en panne.
Pas de soucis car Maurice Robin passionné de mécanique et qui était de surcroît un sacré mécano s’arrangeait toujours pour que l’une ou l’autre moto soit prête pour le samedi quitte à travailler le soir à la chandelle.
Lorsqu’on passait rue du château où il demeurait avec ses parents (actuelle maison Michel Perron), il y avait toujours une moto sur cale donc en réparation. Les collègues comptaient beaucoup pour lui, donc il dépannait les collègues.
C’étaient des Monet Goyon, des Peugeot, des Terrot, des Alcyon,
des Magnat Debon et bien d’autres encore...
On partait à 3 alors qu’il n’y avait que 2 places possibles. Aux grands mots les grands remèdes : on s’asseyait comme on pouvait sur le pare-choc arrière. Le plus terrible c’est que les gendarmes étaient toujours là où il ne fallait pas. C’était réglé : le soir d’une fête ils étaient toujours aux entrées du village pour contrôler les papiers et voir si le véhicule était en conformité. Nos compères étaient systématiquement en infraction mais essayaient de toujours passer au travers du filet ce qui n’était pas toujours vrai !!!
Une fois Maurice Robin et sa sœur Alice qui allaient à la fête voient de loin un barrage à l’entrée d’une commune. Heureusement qu’ils s’étaient rapprochés phares éteints. Aussitôt ils freinent, arrêtent le moteur et réfléchissent très vite pour savoir comment ils pourraient accéder à la fête sans soucis car ils n’étaient pas en règle bien sûr
!!! Aussitôt dit aussitôt fait. À tous les deux ils poussent la moto à travers champs,
la portent presque pour franchir certains obstacles. Ils n’en pouvaient plus
"ils étaient lessivés comme ils disaient".
Enfin les voilà sauvés et arrivent tant bien que mal à la fête et profiteront d’une soirée bien méritée.
Une fois pourtant le trio n’était pas passé au travers. Maurice qui était obligatoirement en infraction car à 3 sur la moto a été verbalisé. Personne n’a rien dit à la maison et c’est bien longtemps après que sa mère a découvert le PV
(Procès-verbal) bien coincé entre 2 pages dans un missel de messe.
Peut-être
en voulant faire une prière ... afin que son fils soit plus souvent à la maison
?
Par la suite on s’est un peu modernisé de deux roues on est passé à quatre
et tous les samedis soirs André Chiapella avec sa Juva 4 se garait sur la place devant le café de Rose Sube.
Il assurait le transport de toute l’équipe vers une destination prévue à l’avance. Là aussi on partait aussi en surcharge
!!!
La pauvre voiture verte et noire, il me semble, était petite et les clients assez nombreux.
On pouvait voir Henri
Élie Ughetto, Élie Giai-checa, Pierrot Dominique, Maurice Robin, parfois Georges Blanc dit
Coco, et bien d’autres encore.
Certains avant de partir passaient chez ma mère, se redonnaient un coup de peigne,
et se passaient sur les cheveux un peu de brillantine Forvil (flacon jaune) ou Roja (flacon bleu) à la mode à l’époque ou un peu de Pento pour laquer les cheveux.
(Il y avait toujours la réserve pour eux à la maison, ma mère avait l’habitude de les voir systématiquement arriver le samedi).
Il fallait être présentable pour ces demoiselles qu’on rencontrerait au bal. On ne savait
jamais, il fallait avoir tous les atouts dans sa manche.
C’était vraiment la belle époque et le bon temps du système débrouille !!!
Émile Portigliatti
Après la guerre … ils ne manquaient pas les fêtes des alentours.
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