Sigonce ... L’hiver c’était les veillées ... l’été les discussions devant les maisons.
Les veillées d’hiver commençaient aux alentours de la Toussaint (1er novembre). Après la guerre les gens se rassemblaient, se retrouvaient si l’on peut dire !!!
Après le repas du soir nous allions veiller chez le voisin ou les amis qui habitaient le village.
Ceux qui recevaient préparaient généralement les châtaignes cuites à l’eau pour les uns ou grillées sur le dessus de la cuisinière pour les autres alors là quelle odeur, le parfum envahissait la pièce. Il ne fallait pas oublier de les fendre sur un côté sinon c’était un petit concert d’éclatement dans la maison.
Pendant la dégustation tout en les épluchant les conversations allaient bon train. Après les châtaignes, fruit farineux riche en amidon, nous pouvions boire une infusion ou une tisane (Camomille, Tilleul, Thym…) et pour terminer la soirée … une partie de quadrette, jeu de cartes très prisé à cette époque car les femmes y jouaient aussi passionnément.
Les soirées étaient animées car c’était un moment de détente et de convivialité après le dur travail de la journée.
En été on se retrouvait à plusieurs sur un trottoir, devant une maison ou dans une cour. Il arrivait que nous apportions notre chaise car le cercle des amis s’agrandissait parfois. Discussion jusqu’à 23h environ. Il fallait bien abréger car le lendemain certains devaient retourner au "boulot".
C’est ainsi qu’un soir j’ai mis environ 1h pour faire 100m, de la mairie à l’ancienne poste car devant chaque maison il y avait un petit groupe de 3 ou 4 personnes qui "prenaient le frais" comme elles disaient. J’avais plaisir à discuter avec les uns et les autres tout en descendant la rue qui était de ce fait très animée grâce à ces petits rassemblements amicaux.
La température étant plus facile à supporter le soir, cela permettait de
belles retrouvailles.
Où sont passées ces belles périodes de franche camaraderie entre voisins qui ne pensaient à ce moment là qu'à profiter de vivre en bonne entente et bon voisinage malgré la dureté du travail à cette époque.
C'était le temps de la communication, avec un grand "C", nous n’avions pas de problèmes de réseaux
!!!
Émile Portigliatti
L’hiver c’était les veillées ... l’été les discussions devant les maisons.
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