Sigonce ... Baptême de la grosse cloche ... Dimanche 14 octobre 1894.
Le 14 octobre 1894, dimanche de la Divine maternité de Marie, Sigonce était en grande fête. Une belle cloche, sortie des ateliers de M. Baudoin, fondeur à Marseille, était solennellement bénite par le curé de la paroisse, le père Anxionnaz.
Suspendue au milieu du sanctuaire, revêtue selon que le veut la liturgie d’une riche robe, heureuse, elle voyait, lui faisant couronne d’honneur, à sa droite, les membres du conseil municipal, à sa gauche le conseil de fabrique, en face le parrain, la marraine et un légion de jeunes filles vêtues de blanc, jetant des fleurs.
Sept prêtres, parmi lesquels un père bénédictin, moine de l’abbaye de Marseille et supérieur du couvent de Ganagobie, assistent à la cérémonie.
M. le Doyen de St Etienne donne le sermon.
La cloche tinte. Sa voix remplit l’atmosphère d’émotions et de suaves frémissements. Elle fait tressaillir, elle remplit les yeux de douces larmes.
Tous veulent la voir, la toucher, et Elle, voix de Dieu au peuple, joyeuse, elle répond par ces paroles gravées sur ses flancs :
Texte gravé, en majuscule, sur la cloche :
Sempre trignoularai lei festo dou bouen-Dieu,
Tintarai l’angelus, matin, miéjour, lou séro,
Plourarai par lei
mouert, cantarai par lei viéu,
E par lou marrit tems sounarai la priero.
Longo mai, Sigoncié, se fes ce que vous dieu,
Segur dins lou païs auren la pas de Dieu.
Parent, ami, vesin, saren coumo de fraire,
Estaca d’afecien que res pourra desfaire.
Traduction :
Tout le temps j’annoncerai les fêtes du bon Dieu,
Sonnerai l’angélus matin, midi et soir,
Pleurerai pour les morts, chanterai pour les vivants,
Et pour le mauvais temps, sonnerai la prière,
Longtemps Sigonciers, si vous faites ce que je dis,
Sûrement dans le pays, nous aurons la paix de Dieu.
Parents, amis, voisins, nous serons comme des frères,
Attachés d’affection, que rien ne pourra défaire.
La grosse cloche.
La
grosse cloche fixée dans le clocher.
Josephino, Ougenio, Angelino, soun mei noum.
Albéric Petit es moun peirin.
Ougenio Blanc es ma meirino.
L'an de J.C. MDCCCXCIV, e dins tou mes dou St-Rousari en Denis Cabrier mero me reçoupé,
Messiro Paul Anxionnaz curat me batejo.
Joséphine, Eugénie, Angeline sont mes noms.
Albéric Petit est mon parrain.
Eugénie Blanc est ma marraine.
L'an de Jésus Christ 1894 et dans le mois du Saint Rosaire
Denis Cabrier maire me reçoit et Monsieur Paul Anxionnaz curé me baptise.
Émile Portigliatti
Baptême de la grosse cloche.
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