Sigonce ... Le monument aux morts fait peau neuve.
Le monument aux morts situé à la sortie du village, route de Montlaux a retrouvé une apparente jeunesse.
En effet, en accord avec la municipalité, "Les Amis de Sigonce", sous la présidence de M. Gilbert Blanc ont pris l'initiative de s'occuper à leurs frais de cet édifice qui fait partie du patrimoine Sigoncier.
Ils ont pris contact avec l'entreprise Perez de Champtercier (04660) afin de s'occuper des travaux de restauration.
Toutes les plaques gravées qui devenaient illisibles pour certaines ont été déposées. Elles n'ont jamais eu de véritable entretien depuis leur origine.
La masse en pierre de l'édifice a été soigneusement poncée et la meuleuse et le nettoyeur haute pression ont fait le reste.
Les marbriers Perez qui procèdent à la restauration du Monument.
Le décapage hydraulique et l'utilisation de ponceuses électriques seront utilisés durant les travaux.
Il est redevenu un support tout neuf qui résistera encore durant de longues années aux caprices du temps.
La Marbrerie de Champtercier a procédé au nettoyage, à la regravure ou à la restauration des lettres sur toutes les plaques qui ont été remises en place ce mercredi 12 avril 2023 dans la matinée et en début d'après-midi.
Les travaux sont terminés.
Nous remercions sincèrement la municipalité de Sigonce qui a adhéré au projet, "Les Amis de Sigonce" pour leur très bonne initiative et les marbriers de la région Dignoise qui ont fait un très bon et beau travail, parfaitement réussi.
Les habitants apprécieront sûrement lors de la prochaine cérémonie le 8 mai 2023.
Émile Portigliatti
Sigonce ... Le monument aux morts fait peau neuve.
sigonce_003_60.pdf :
240ko
version 01 _ 28/04/2023 Pourquoi un fichier PDF ?
...///...
Un document sur le monument aux morts de SIGONCE.
Il est tiré du livre (2 volumes - 1100 pages) réalisé par :
le Directeur des Archives Départementales des Alpes-de-Haute-Provence, M. Jean-Christophe LABADIE.
« AUX MORTS - MONUMENTS COMMÉMORATIFS ET MORTS DE LA GRANDE GUERRE DES BASSES-ALPES ».
Dans la commune de Sigonce, la forme du monument aux morts est assez originale car il s'agit d'une colonne tronquée élevée sur un piédestal, un type peu fréquent dans les Basses-Alpes, avec, pour unique décor, la représentation d'une Croix de guerre sculptée en bas-relief sur deux faces du piédestal. Posé à un croisement de routes, le monument est dédié par les habitants « À nos enfants glorieux tués à l'ennemi », la première partie de cette dédicace étant gravée sur une sculpture en bas-relief en forme de cœur. Le financement en est assuré en grande partie par une souscription publique qui rassemble 1 147 F 90 auprès de cinquante-quatre souscripteurs, une somme qui comprend le résultat d'une quête et qui est complétée par un crédit de 500 F voté par le conseil municipal 1988. La grille, qui protège le monument, est installée en dernier ressort au prix de 500 F 1989.
Le monument porte treize noms, soit deux de plus que le livre d'or. Dix décès sont transcrits dans les registres de Sigonce tandis que treize soldats morts en raison de la guerre sont natifs de la commune. Par rapport à bien des communes des Basses-Alpes, Sigonce est particulièrement épargnée par la guerre : dans l'enquête statistique menée en 1919 par la préfecture, le maire déclare quinze décès, ce qui, rapporté à la population de 1911, s'élevant à quatre cent dix-neuf habitants, livre un taux de perte de 2,5 %, soit plus d'un point inférieur à la moyenne départementale
1990. Une des raisons de cette faible attrition serait le nombre de soldats placés en sursis d'appel ou détachés à partir d'avril 1916 jusqu'à la fin de la guerre aux mines, treize à Sigonce, trois à Manosque et deux en d'autres lieux sur un total de soixante et un hommes mobilisés durant la guerre.
En croisant les listes, quinze combattants sont repérés qui, pour quatorze d'entre eux, servent dans l'infanterie : dix dans la ligne, trois parmi les chasseurs et un dernier dans la coloniale. Seul Clément Petit, âgé de plus de quarante ans et maréchal-ferrant dans le civil, sert au 13ème escadron du train des équipages militaires lorsqu'il décède d'une gangrène au pied droit, suite à des gelures, à l'hôtel-dieu de Lyon le 20 mai 1918. Les morts sont brutales : neuf sont déclarés tués, trois disparus et un dernier des suites de ses blessures outre Petit, Henri Beauchamp décède en 1919 de maladie. Les décès s'étalent sur toute la durée de la guerre, avec toutefois une pointe en 1915, avec cinq décès, et en 1917, une année jalonnée par quatre décès.
Le monument porte le nom des trois frères Mourard, tous tués sur le champ de bataille : Aimé en juin 1915 à Flirey en Meurthe-et-Moselle ; Moïse en avril 1917 dans la Marne ; Abdon en juin 1917 en Belgique. Or, ces enfants du couple formé par Frédéric et Eléonore Blanc sont nés au Revest-en-Fangat, aujourd'hui Le Revest-Saint-Martin, respectivement en 1892, 1897 et 1883. Leurs noms sont par ailleurs inscrits sur le monument de Lurs où leurs décès sont transcrits dans les registres de l'état civil, dont la famille au complet - les parents et quatre enfants, dont Marie, leur fille vit au lieu-dit le Plan en 1906
1991. Mais, lorsqu'est érigé le monument, Frédéric Mourard, né à Niozelles en 1844, et Eléonore Blanc, née à Lardiers en 1866, apparaissent dans les pages du recensement de 1921 à Sigonce
1992. Leurs enfants ont donc été inscrits sur le monument de leur résidence.
Bien que l'acte de décès de Joachim Bardouin soit transcrit à Sigonce - mais il est né à
Saint-Étienne-les-Orgues en 1882, il demeure à Sigonce en 1903 et il est installé à Pierrevert en 1912 son nom n'est pas inscrit sur le monument mais il l’est dans le livre d’or communal. À l’inverse, Henri Beauchamp, alors qu’il est né à Reillanne en 1887,
a son nom inscrit sur le monument mais pas dans le livre d’or. Joachim Bardouin est mortellement blessé en Belgique le 23 avril 1917, ce qui lui vaut la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme à titre posthume, dès mai, avec cette citation :
Excellent soldat, a fait preuve le 23 avril 1917 d’un courage remarquable pendant un violent bombardement et au cours d’une attaque par le gaz, en restant impassible à son poste de guetteur en première ligne, jusqu’au moment où il a été très grièvement blessé
1993.
Le 23 avril, à six heures, les Allemands lancent une attaque qui est précédée, dès trois heures quarante-cinq, par une émission de gaz ainsi que par des tirs d’artillerie et des engins de tranchées :
Tous les détachements sont énergiquement repoussés par les feux des unités de
1ère ligne. Toutes les troupes sont alertées au début de l’attaque et se rendent à leurs emplacements de combat. À 7 heures 45, le calme est complètement rétabli
1994.
Henri Beauchamp est caporal au 4ème régiment d’infanterie coloniale - c’est le seul gradé du monument - lorsqu’il décède à l’hôpital Saint-Mandrier dans le Var le 21 février 1917. Il porte la Croix de guerre avec deux citations, la première reçue en février 1917 et la seconde en août 1917 :
Soldat infirmier qui fait preuve d’un grand dévouement pendant les combats du 9 mai 1917.
Son régiment est très vivement éprouvé par la guerre lorsqu’il embarque pour l’Orient vers la fin septembre 1916. Entre le début de la guerre et cette période, le
4ème colonial a reçu près de douze mille hommes et en a perdu – tués, blessés ou disparus – parmi la troupe neuf mille cinq cent soixante-quinze et parmi les officiers cent quarante-sept
1995. Beauchamp se distingue durant les batailles de la boucle de Cerna, en Macédoine, où opère la 16ème division d’infanterie coloniale. Celle-ci prépare son attaque le 4 mai. Les pertes ne sont pas connues, sauf pour les officiers : huit sont tués, trois sous-lieutenants, trois capitaines, un médecin principal et un aumônier 1996.
Oswald Carretier reçoit lui aussi à titre posthume la Croix de guerre. Blessé le 22 août 1915 lors de combats en Alsace, ce chasseur du 22ème bataillon est tué sur le plateau de Vauclerc le 25 août 1917.
Références :
1988 AD AHP, E DEP 206, 1 M 3, Sigonce, souscription : tableau (sans date).
1989 AD AHP, 1 O 460, Sigonce, délibération, 2 février 1922.
1990 AD AHP, 5 R 37, statistique des morts et disparus de la guerre par profession, septembre 1919, militaires tombés au champ d’honneur.
1991 AD AHP, Lurs, recensement de population, 1906, consulté en ligne, p. 22 : leur nom est orthographié « Moulard ».
1992 AD AHP, Sigonce, recensement de population, 1921, consulté en ligne, p. 10 : ils demeurent seuls au village de Sigonce, précisément à l’Aire.
1993 AD AHP, 1R360, registre matricule, classe de 1902, matricule 862.
1994 Service historique de la Défense, 26 N 572/11, JMO, 3ème régiment d’infanterie,
1er janvier-31 décembre 1917, consulté en ligne, p. 17-18.
1995 D’août 1914 au 3ème trimestre de 1918, les pertes totales s’élèvent à 2218 tués, 7913 blessés et 859 disparus, soit au total 10 990 officiers et hommes de troupe (Historique, p. 21).
1996 D’après le journal des marches du groupe de brancardiers de la division : le 9 mai, 65 blessés sont évacués ; le 10, 350, le 11, 117 (Service historique de la Défense, 26 N 477/9, JMO,
16ème division d’infanterie coloniale, groupe de brancardiers, 1917-1918, consulté en ligne, p. 14 et 15).
Page 405 / 406
DESSIN PRÉPARATOIRE DU MONUMENT AUX MORTS
© Cliché Jean-AD AHP, E DEP 206/1 M 3, Sigonce, sans date Labadie, juin 2019
Page 407
Sur la page de PIERRERUE, il nomme le Sergent Fourrier Achille HERISSON instituteur à Sigonce en 1910 puis à Saint Paul en 1911 avant d'être muté dans les Alpes-Maritimes.
Il sera tué le
26 août 1917 à Samogneux dans la Meuse.
...///...
Remerciements à :
M. Jean-Christophe LABADIE pour ces précieux renseignements.
AD AHP
Les Archives Départementales des Alpes-de-Haute-Provence.
...///...
Si un auteur ou une société accréditée désire s'opposer à la publication de
ce texte, celui-ci sera aussitôt retiré de ce site.
Les ayants droits sont priés de se faire connaître, s'ils le désirent !