Sigonce ... Marcel André l'instituteur.
Il était un grand chef de la résistance.
Il y a 60 ans, le 18 juillet 1944, Marcel André, instituteur de Sigonce était fusillé à Signes,
dans le Var, par les nazis. Après la fusillade du 8 juin 44 à Forcalquier où 7 maquisards de notre commune tombaient sous les balles
ennemies, après la tragédie à "la ferme des Roux" le 8 juillet 44,
Marcel André était le dernier maquisard de Sigonce à sacrifier sa vie pour que vive la France.
Dans la classe où il a exercé son métier durant quelques années, une plaque a été apposée par la municipalité de M. Oblé Maurel à sa mémoire.
Marcel André, plaque apposée dans sa classe à Sigonce.
Nous pouvons y lire :
Souvenir à Marcel André, instituteur à Sigonce, fusillé par les nazis à Signes le 18 juillet 1944.
Marcel André, alias "Antoine", était le chef de la résistance. Membre du CDL (comité départemental de la libération) il était l'adjoint de Martin Bret. Il faisait partie des combattants de l'ombre, soldats d'une armée clandestine qui se voulait secrète pour être efficace.
Marcel André n'a pas été le résistant de la dernière heure, mais il a été le résistant de toujours, modeste, discret et efficace, qui a su inculquer à ses hommes le sens du patriotisme, de l'honneur, qui impliquait le goût du devoir et de l'acceptation du sacrifice.
Tous ces résistants de toutes les classes de la société firent
"fi" de leurs passions
politiques, religieuses ou philosophiques. Ils ont subi la faim, le froid,
la peur etc. ... Certains la torture jusqu'à en souffrir longtemps dans leur chair et parfois à en mourir.
Ceux qui ont survécu à la tourmente avaient transcendé leurs souffrances en un meilleur espoir, leur peur en un miraculeux courage de la fuite en avant qui fut souvent héroïque.
De leur rédemption par la douleur, ils firent leur libération qui devint la libération de tout un peuple
asservi. Rien ni personne ne les contraignait au combat, sinon la présence sur notre sol de l'ennemi qu'ils voulaient chasser à tout prix et par tous les moyens.
Les lieux de rencontre entre chefs étaient très nombreux et habilement choisis. Martin
Bret, Marcel André, Henry Malacrida, Denis Rostagne, Girard, et bien d'autres,
se retrouvaient chez Girard à Mane, chez Sicard à St Maime, chez André à
Sigonce, aux Sorgues à Sigonce, aux
"Roux" chez Emblard ou bien à
Manosque, à Oraison, à Forcalquier chez Charles Testanière le libraire, dans l'arrière boutique etc. ... Cela était risqué, cela était osé, mais
il fallait le faire.
Lors du dernier rendez-vous qui eut lieu à Oraison, le 16 juillet 1944, presque tous les chefs :
Martin Bret, Marcel André, Cusin, Piquemal, Favier, Latil, et tous les membres du CDL, tombèrent dans un traquenard tendu par la milice qui avait eu vent de cette réunion secrète.
Des miliciens, déguisés en maquisards simulèrent un accrochage avec des allemands, complices.
Grâce à cette mascarade tous les maquisards présents furent encerclés et arrêtés.
Marie-Ange, agente à Oraison qui se trouvait un peu à l'écart, a rapidement réalisé ce qui se passait. Elle voulut prévenir les résistants de St. Maime, mais la chose n'est pas si facile. Le pont de La Brillanne-Oraison était gardé par les allemands. Elle rejoint la rivière à l'ouest, se déshabille, roule ses vêtements et, étant excellente nageuse, elle se laisse porter par le courant jusqu'à mi-distance entre Villeneuve et Volx.
Les maquisards prévenus mettent en place un dispositif d'urgence pour essayer d'intercepter le car des prisonniers qui se rend à Marseille au siège régional de la gestapo :
Une liaison d'abord vers Volx pour alerter Candelier, six hommes en barrage au pied de Notre-Dame de la Roche, et six autres vers Lincel, le restant prêt à foncer en juvaquatre vers le lieu où serait signalé le véhicule emportant les chefs.
Hélas, le véhicule attendu était déjà loin et tout près de Marseille car la milice, se méfiant sûrement des réactions avait emprunté des voies détournées :
Oraison, Mane, les Granons, côte de Montfuron, Bastide des Jourdans, la Tour d'Aigues, Pertuis ... puis Marseille.
Léon Roux, alias "Le Calme", ancien combattant volontaire de la résistance, section atterrissage parachutage, secteur de Forcalquier, actuel président des anciens combattants, revenait ce jour là du terrain de parachutage et se trouvait au centre du village de Mane, son vélo à la main, lorsque, vers 18 heures, un petit car gris, devancé et suivi par deux camions fortement armés, passait devant lui. À l'intérieur de ce petit car, une vingtaine de personnes aux visages blêmes et angoissés. Parmi eux :
Marcel André que l'on emmenait à Marseille pour l'interrogatoire, puis à Signes dans le Var pour y être fusillé par les nazis.
Tous ces héros furent jetés, encore pantelants dans une fosse de chaux vive. Même sous la torture la plus extrême, pas un prisonnier n'a dévoilé les plans, ni la stratégie de la résistance, puisque aucun des membres restants n'a été inquiété par la suite.
Jean Caciagli qui fut, à 16 ans 1/2, agent de liaison sous les ordres de Schneider, faisait partie, en novembre 1945 du peloton venu présenter les armes sur le lieu de la fusillade, sous le commandement du lieutenant Battestini, commandant le peloton de la 1ère armée.
En ce 60ème anniversaire de cette tragédie, nous nous devions de rappeler qui fut Marcel André, quel fut son rôle et son sacrifice.
Les Sigonciers n'oublieront pas cet instituteur simple et efficace qui fut un grand chef et un héros de la résistance.
Le 18 juillet 2004, Mme Émilienne Garcia s'est rendue à Signes pour le 60ème anniversaire où elle a assisté à la grande et imposante cérémonie du souvenir qui s'y est déroulée.
La municipalité et l'association "Les Amis de Sigonce" ont fait graver ce souvenir sur une plaque posée sur le mur de l’école communale, en 2016.
Plaque inaugurée le lundi 18 juillet 2016 à la mémoire de Marcel André.
À LA MÉMOIRE DE MARCEL ANDRÉ
INSTITUTEUR À SIGONCE
1900 # 1944
HOMME DE CONVICTION, HÉROS ET MARTYR
TORTURÉ ET FUSILLÉ PAR LES NAZIS À SIGNES (VAR)
LE 18 JUILLET 1944
RÉSISTANT DE TOUJOURS
MARCEL ANDRÉ EST MORT POUR NOTRE LIBERTÉ
Émile Portigliatti
Marcel André ...
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