Sigonce ... 8 juin 2020 ... cérémonie du 8 juin 1944.
Pour
ce jour de commémoration, ce sont seulement 9 personnes qui ont assisté et participé à cette cérémonie du
souvenir inédite et restreinte du fait de la période de pandémie du Covid-19 encore
présente.
Nous avons noté la présence de :
M. Christian Chiapella maire,
M. Gérard Avril maire de Forcalquier,
M. Jacques Lartigue 1er adjoint au maire de Forcalquier, président de l’amicale des anciens combattants,
Mme Mireille Begliomini présidente du Souvenir Français,
Le fils et les filles de fusillés : M. Paul Baille, Mme Liliane Estublier née Applanat, Mme Simone Carmona née Baille,
Mme Françoise Deville conseillère municipale,
M. Alain Laugier de Pierrerue porte drapeau.
C’est M. Jacques Lartigue qui a orchestré le bon déroulement de cette
cérémonie.
Dans un premier temps les 2 maires : Christian Chiapella et Gérard Avril ont déposé chacun une magnifique gerbe au pied de la stèle sur laquelle sont gravés les 7 noms des fusillés du 8 juin 1944.
Les 2 maires, Christian Chiapella à gauche et Gérard Avril viennent de déposer chacun une magnifique gerbe au pied de la stèle.
M. Jacques Lartigue prononce son discours
M. Jacques Lartigue au cours de son discours a dit en substance :
"C’est avec fidélité et recueillement que nous commémorons aujourd’hui à Sigonce le
76ème anniversaire de la tragédie du 8 juin 1944 qui a coûté la vie à plusieurs fils de la commune.
Ce 8 juin 1944, ce sont onze combattants des FFI membres de l’Armée Secrète des maquis de Forcalquier,
Sigonce, St Maime qui après une lutte courageuse mais inégale contre les troupes nazies ont été arrêtés à Forcalquier et aussitôt fusillés. Un autre maquisard mortellement blessé par un milicien sera la
12ème victime.
Cette cérémonie rappelle la fin tragique de ces jeunes combattants de l’ombre engagés volontaires sur le chemin de l’honneur hérissé de nombreux dangers bien souvent mortels. Il n’est pas possible de parler de la Résistance de Sigonce sans évoquer la mémoire de Marcel André,
instituteur déplacé ici le 1er janvier 1941 avec pour motif : activité syndicale et politique.
Il rentre dans la clandestinité et devient adjoint de Martin Bret qui a été fédérateur de la Résistance dans les Basses–Alpes. Ils sont traqués en permanence notamment par la milice ce qui les oblige sans arrêt à changer leur lieu de résidence. Capturés le 16 juin 1944 lors d’une rafle à Oraison, torturés à Marseille ils ont été fusillés à Signes dans le Var le 18 juillet 1944.
Plaque inaugurée le lundi 18 juillet 2016 à la mémoire de Marcel André.
Merci à la municipalité et à l'association "Les Amis de Sigonce" qui
ont fait graver ce souvenir sur une plaque posée sur le mur de l’école
communale.
C’est au cours de l’année 1942, mais surtout au début de l’année 1944 que les maquis sont montés en puissance,
cela après l’instauration par l’État Français du service du travail obligatoire (STO). Dans notre région ce sont par centaines que les jeunes gens ont rejoint différents maquis créés et disséminés dans des endroits isolés et difficiles d’accès.
Par leur refus de soumission, ils sont devenus des hors la loi recherchés (bien souvent
passivement) par la gendarmerie et beaucoup plus activement par les armées italiennes et allemandes,
aidées avec efficacité et zèle par la milice française.
La commune de Sigonce a donc payé un lourd tribut avec ses enfants morts au combat. En ce
76ème anniversaire nous nous inclinons avec respect et saluons la mémoire de nos martyrs.
Je rappelle leurs noms :
André Applanat, Léon Baille, Clément Chabassut, Louis Prot, Robert Roche,
Michel Szala et Jacob Werner.
Le groupe dont dépendait André Chiapella implanté dans les bois en direction du Revest St Martin avait reçu l’ordre d’arrêter un officier allemand à Mane. Ayant appris par moyen radio l’embuscade qui se déroulait à Forcalquier,
le détachement se disperse dans la colline. Le commando est sain et sauf.
Un mois après, jour pour jour à la campagne des Rousses, toujours à Sigonce où se cachaient les maquisards,
un détachement allemand investit les lieux sur dénonciation.
Le 8 juillet prochain nous aurons l’occasion de rappeler le sacrifice de ces soldats de l’ombre et notamment l’attitude héroïque de Jeannot Amblard âgé de 13 ans qui a survécu à ce massacre.
Nous avons le devoir de perpétuer la mémoire et l’attitude héroïque de nos martyrs qui ont eu le courage de faire front et de se tenir debout face à un ennemi sanguinaire. Nous n’aurons de cesse de rappeler que jusqu’au moment du débarquement les véritables acteurs de la résistance étaient très minoritaires.
En revanche le comportement héroïque de ceux qui se sont engagés souvent au péril de leur vie a permis que notre pays retrouve sa place au sein du concert des nations.
Il faut que les générations futures gardent vivants les souvenirs de ces événements en se remémorant les sacrifices des hommes et des femmes qui ont pris d’énormes risques pour que nous puissions vivre libres."
M. Alain Laugier porte drapeau.
Ensuite une minute de silence a été observée et la cérémonie s’est achevée par le chant de La Marseillaise. Cérémonie très simple mais à la fois très émouvante.
De
gauche à droite Gérard Avril, Christian Chiapella, Françoise Deville,
En arrière plan Liliane Estublier née Applanat, Paul Baille, Simone Carmona
née Baille, Mireille Begliomini
Pour MM. Gérard Avril maire et Jacques Lartigue 1er adjoint, personnalités de la mairie de Forcalquier, c’était leur dernière participation officielle à Sigonce du fait qu’ils ne se sont plus présentés aux élections municipales du 15 mars 2020.
Nous les remercions sincèrement pour leur assiduité permanente aux manifestations patriotiques dans notre commune depuis de nombreuses années.
Émile Portigliatti
8 juin 2020 ... cérémonie du 8 juin 1944.
sigonce_004_12b.pdf : 299ko version 02 _ 20/06/2020 Pourquoi un fichier PDF ?