Sigonce ... juillet 2021 ... cérémonie du 8 juillet 1944.
Monsieur le Maire et le Conseil Municipal de SIGONCE
Madame la Présidente du Souvenir Français - Comité de FORCALQUIER
Monsieur le Président des anciens combattants - Secteur de Forcalquier
Vous invitent le jeudi 8 juillet 2021
À 17h45
Au cimetière pour la dépose d'une plaque de résistant sur la tombe d'André CHIAPELLA
Et à 18h30
Au monument aux morts pour la cérémonie commémorative du 77ème anniversaire
de l'attaque de la ferme des Rousses par les Brandebourg
Le verre de l'amitié sera servi à la salle Barlière du LAUZON
En ce 8 juillet 2021 à 18h30 personnalités et population se sont retrouvés devant le monument aux morts afin de commémorer le souvenir de la tragédie du 8 juillet 1944 qui a eu lieu à "la ferme des Rousses" à Sigonce.
Parmi les personnalités, de gauche à droite :
Jacques Lartigue, président des anciens combattants de la région de Forcalquier. Didier Dérupty, maire de Pierrerue, vice-président de la communauté de communes de Forcalquier. Caroline Masper, adjointe à la mairie de Forcalquier. Michel Dalmasso, conseiller municipal à la mairie de Forcalquier, vice-président au conseil départemental, vice-président à la communauté de communes de Forcalquier. Jean-Yves Roux, sénateur. Christian Chiapella, maire de Sigonce, vice-président de la communauté de communes de Forcalquier. David Gehant, maire de Forcalquier, vice-président du conseil régional, président de la communauté de communes de Forcalquier. Jean-Jacques Ambra, président de l'UFAC (Union française des associations de combattants), délégué adjoint du Souvenir Français à Digne-les-bains. Mireille Bégliomini, présidente du Souvenir Français. Florence Roumieu, adjudante-chef commandant la brigade de Céreste. Philippe Baron, commandant la compagnie de gendarmerie de Forcalquier. Gérard Carréras, délégué départemental du Souvenir Français.
Exceptionnellement et pour cause de covid-19, cette cérémonie s’est déroulée au village et non à l’endroit même où 4 résistants ont perdu la vie.
Auparavant à 17h45, au cimetière, une plaque de la résistance a été déposée sur la tombe d’André Chiapella par monsieur Jacques Lartigue président des anciens combattants de la région de
Forcalquier (04300) accompagné par la veuve d’André, Louise Chiapella née Miron.
Mme Louise Chiapella et M. Jacques Lartigue président des anciens combattants.
Ils déposent la plaque du combattant sur la tombe d'André Chiapella.
M. Jacques Lartigue devait dire en substance :
"C’est avec respect et émotion que nous observons un moment de recueillement devant la tombe d’André Chiapella décédé à près de 95 ans, le 29 juillet 2019 à Manosque.
Au cimetière, M. Jacques Lartigue retrace la vie d'André Chiapella.
En qualité de Président de l’amicale des anciens combattants de Forcalquier, je me permets devant sa famille et ses amis rassemblés aujourd’hui de retracer les faits d’arme de notre camarade : issu d’une famille implantée à Reillanne André s’installe à l’âge de 17 ans avec ses parents à Sigonce. Il y a 10 ans j’avais eu l’honneur de le rencontrer au début de ma présidence. Devant Louise son épouse il m’avait raconté son action durant la résistance.
Dès 1943 à l’âge de 19 ans alors que la France est occupée par les nazis et les fascistes,
l’histoire rattrape André et délibérément avant d’avoir reçu sa convocation pour se rendre au STO (Service du travail
obligatoire), il intègre le maquis du Revest St Martin. Il me montre avec fierté la carte du combattant volontaire de la Résistance,
FFI (Forces françaises de l'intérieur) et de l’armée secrète qu’il conservait depuis précieusement et qui porte le numéro 082959.
À ce titre, il participe dans un premier temps aux activités de logistique du maquis puis dans un second temps activement aux opérations de sabotage et contrôle des voies de communications. Alors que le débarquement en Normandie vient d’avoir lieu le 8 juin 1944, les résistants de la région reçoivent l’ordre de reprendre la ville de Forcalquier,
siège de la Sous-Préfecture. André se dirige avec son groupe vers Mane dans le but d’appréhender un officier allemand. En cours d’opération ils apprennent l’embuscade dans laquelle sont tombés les 12 maquisards à Forcalquier. Ils se dispersent immédiatement dans la colline et le commando est sain et sauf.
Un mois après, le 8 juillet 1944 c’est le drame de "la ferme des Rousses",
lieu de repli de l’un des maquis locaux, drame que nous allons commémorer, le
77ème anniversaire dans quelques minutes. Quatre maquisards qui n’ont pas pu se replier sont pris au piège et immédiatement fusillés.
Après le débarquement de Provence le 15 août 1944 et la libération de notre région, le devoir accompli il reprend naturellement ses activités familiales et son travail à la ferme. Marié à Louise Miron, en 1959, il fonde cette belle famille que l’on
connaît avec 3 garçons et 3 filles. Il reste depuis très discret sur son action ce qui est tout à son honneur.
La croix du combattant volontaire de la résistance et la médaille commémorative de la guerre
1939/1945 témoignent de l’engagement de ce résistant qui a contribué à son niveau pour que notre pays retrouve son rang et son honneur perdus.
Pour les jeunes générations cette période reste très éloignée et inconnue mais les acteurs de ces évènements n’ont pas oublié ces périodes faites d’embûches à longueur de journée.
L’objet de ces moments de recueillement est de pouvoir relayer à nos enfants et nos petits enfants ce que furent ces années de malheur où la haine, la souffrance et la mort se glissaient au chœur des hommes.
Nous devons consacrer tous nos efforts pour que cela n’arrive plus jamais.
Pour conclure permettez moi de citer Laure Moulin parlant de son frère Jean Moulin fédérateur de la résistance en France :
"Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il atteint les limites de la souffrance humaine, sans jamais trahir un seul secret,
lui qui les savait tous".
En mémoire de vos actions passées au service de la Résistance, je dépose cette plaque commémorative des anciens combattants.
Repose en paix André Chiapella".
Au monument au morts où personnalités et habitants sont arrivés en cortège précédés des drapeaux des associations c’est M. Gérard Petey ancien capitaine à la gendarmerie de Forcalquier,
vice-président du Souvenir Français, conseiller municipal à la mairie de
Forcalquier qui a été chargé du bon déroulement de la cérémonie.
Précédés par les porte-drapeaux des associations patriotiques, personnalités et population arrivent au monument.
Arrivée au monument aux morts.
M. Gérard Petey devait annoncer :
M. Gérard Petey qui a participé au bon déroulement de la cérémonie.
"La cérémonie du souvenir à laquelle vous assistez va se dérouler selon le protocole suivant :
Lecture par Madame la présidente du Souvenir Français du récit de ces évènements tragiques.
Intervention de Monsieur le maire de Sigonce.
Dépôt de bouquet et gerbes par Madame Mireille Bégliomini présidente du Souvenir Français, Monsieur David Gehant,
maire de Forcalquier, vice-président du conseil régional et président de la communauté de communes de Forcalquier, Monsieur Christian Chiapella maire de Sigonce,
vice-président de la communauté de communes de Forcalquier.
Chant des partisans.
Sonnerie aux morts, minute de silence et La Marseillaise que nous entonnerons à capela.
Pour finir : les remerciements aux porte-drapeaux".
Madame Mireille Bégliomini, présidente du Souvenir Français, devait dire en substance :
Mme Mireille Bégliomini pendant son discours.
"Le 8 juillet 2021,
en ce 77ème anniversaire du massacre de "la ferme des Rousses"
nous honorons la mémoire de 4 résistants fusillés par les Brandebourg.
Ce petit village de 320 âmes a payé un lourd tribut pour la liberté car déjà le 8 juin 1944 onze maquisards furent fusillés à Forcalquier dont sept du village de Sigonce.
Le 8 juillet 1944 de très bonne heure les Brandebourg encerclent le village de Sigonce.
À 7h30, 3 colonnes de Brandebourg soit environ 200 hommes (allemands, miliciens)
montent investir par 3 chemins différents "la ferme des Rousses" où se trouvent la famille Emblard et les maquisards qui oeuvrent dans le secteur pour des actes de sabotage.
Les Brandebourg tirent alors sur la ferme. Lucien Georges installe vite la mitrailleuse sur un tas de fumier qui se trouve devant l’écurie. Cette mitrailleuse était alimentée par le jeune Jeannot Emblard.
Irène Emblard est abattue par une rafale de mitrailleuse ainsi que sa vache qu’elle ramène des champs.
Nowak Worajeick est abattu alors qu’il essayait de s’enfuir vers la ferme Aris.
Lucien Georges fut abattu d’une balle en plein front.
Saïd Ali a été tué le premier avec une baïonnette par un soldat ennemi.
Le jeune Jeannot Emblard âgé de 13 ans se trouve tout seul à la mitrailleuse. Après un certain temps il n’a plus de cartouches. Il est capturé par un officier allemand qui n’en croit pas ses yeux en voyant ce très jeune résistant. Jeannot fut remis au maire de Sigonce : Oblé Maurel.
Jeannot fut décoré en 1945 à l’âge de 14 ans de la Croix de guerre "échelon Bronze"
et de la médaille militaire, à Digne.
Il nous a quittés le 4 mai 1999.
Ses compagnons d’arme ont été fusillés et tués le 8 juillet 1944 à "la ferme
des Rousses" :
EMBLARD Irène, morte pour La France.
GEORGES Lucien, mort pour La France.
NOWAK Worajeick, mort pour La France.
SAÏD Ali, mort pour La France.
Nous remercions toutes les personnalités civiles et militaires d’avoir participé à cette cérémonie, M. Chiapella Christian maire de Sigonce, son conseil municipal, le personnel communal, les Sigonçoises et les Sigonçois et toutes les personnes présentes, les familles des victimes : Georges–Denante de St Rémy de Provence, Madame Yolène Emblard de L’Isle sur La Sorgue, sans oublier les valeureux porte-drapeaux, le clairon Maurice Chabaud d’avoir participé à cette solennelle journée de ce 77ème anniversaire.
Pour clore cette cérémonie n’oublions pas la devise du Souvenir Français :
"À nous le Souvenir, à eux l’Immortalité ."
M. Christian Chiapella, maire de Sigonce, devait dire :
M. Christian Chiapella durant son discours.
"M. le Sénateur,
M. le Vice-Président de la Région,
M. le Vice-Président départemental,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Madame et Monsieur les Représentants de la Gendarmerie,
M. le Président des Anciens combattants,
M. le Président départemental du Souvenir Français,
M. le Président départemental de l’UFAC (Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de guerre).
En 2014 la municipalité de Sigonce et le Souvenir Français représenté par Mme Mireille Bégliomini décidaient de déposer une stèle sur
"le site des Rousses".
Quand nous nous retrouvons sur ce lieu, devant cette ferme les 8 juillet cela nous permet non pas d’imaginer mais de réaliser la barbarie qui s’y est malheureusement déroulée. Malgré la beauté du lieu cela reste un endroit captivant qui nous fait ressentir beaucoup d’émotions.
Alors commémorer cette date qu’est le 8 juillet est le minimum que nous puissions faire afin d’avoir une pensée pour toutes les personnes de
"la ferme des Rousses" qui, par leur courage sont tristement entrées dans l’histoire, dans notre
histoire !
Depuis deux ans nous organisons cette cérémonie au monument aux morts du village afin de respecter les règles sanitaires imposées par la Covid-19. J’espère sincèrement que l’année prochaine nous pourrons à nouveau nous rendre à la ferme.
Il y a deux ans nous avions reçu Madame Dora Lessman, son nom de guerre était Françoise. De confession juive elle a été cachée à l’âge de 17 ans en 1943 à
proximité de "la ferme des Rousses". À partir de ce moment là elle est entrée dans la résistance.
À 95 ans, dans le Gard, au "Mas de SO", Dora a été décorée le samedi 12 juin 2021 par le
colonel David Alain du comité de la Légion d’honneur de Bagnols-sur-Cèze. Elle a reçu cette distinction au titre de chevalier de la Légion d’honneur.
Si je vous parle de Dora c’est parce que cette dame m’avait ému quand nous l’avions reçue, et quand je passe du côté de chez Alexis Pellegrin à Pré-Giraud j’ai toujours une pensée pour elle,
pour eux tous, car il est impossible d’imaginer ce qu’elle a vécu, ce qu’ils ont tous vécu pendant cette triste période de notre histoire.
Un grand merci à nos fidèles porte-drapeaux, à Mireille Bégliomini présidente du Souvenir Français et à son époux Henri, à Jacques Lartigue président des anciens combattants et merci à vous tous de votre présence.
Nous avons un devoir de mémoire et un message à faire passer aux générations futures :
celui de ne pas oublier afin que de telles horreurs ne se reproduisent jamais.
Sigonce a perdu beaucoup de ses enfants afin que nous soyons libres aujourd’hui, ne l’oublions jamais".
Les portes-drapeaux.
De gauche à droite :
Albert Genin, porte-drapeau de la FNACA, président par intérim de la FNACA.
Thierry Chiapella, porte-drapeau de la commune de Sigonce.
Jean Para, porte-drapeau de l'amicale des anciens combattants.
Alain Laugier, porte-drapeau du Souvenir Français.
Christian Bernaudon, porte-drapeau des médaillés militaires.
Maurice Chabaud, clairon de l'Écho Forcalquieren.
(FNACA Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie)
Mme Mireille Bégliomini présidente du Souvenir Français va déposer un magnifique bouquet au pied de la stèle accompagnée par Mme Yolene Emblard à gauche et M. Gérard Carréras délégué départemental du Souvenir Français.
De gauche à droite : Mme Caroline Masper conseillère municipale à la mairie de Forcalquier, M. Didier Dérupty maire de Pierrerue, vice-président de la communauté de communes de Forcalquier, M. David Gehant maire de Forcalquier, vice-président du conseil régional, président de la communauté de communes de Forcalquier et M. Michel Dalmasso conseiller municipal à la mairie de Forcalquier, vice-président du conseil départemental et vice-président à la communauté de communes de Forcalquier vont déposer un magnifique bouquet au pied de la stèle.
Ils viennent de déposer une gerbe au pied de la stèle.
De gauche à droite :
M. Michel Dalmasso, Mme Caroline Masper, M. Didier Dérupty et M. David Gehant.
M. Christian Chiapella maire va déposer une gerbe au pied de la stèle accompagné par Alain Denante à gauche et Monique Denante à droite. (Sœur de Lucien Georges abattu "aux Rousses".)
Une stèle bien fleurie.
Dans la matinée du 8 juillet Mme Mireille Bégliomini présidente du Souvenir Français et M. Christian Chiapella maire de Sigonce se sont rendus à
"la ferme des Rousses" pour déposer chacun un magnifique bouquet sur
"la stèle érigée en ce
lieu".
Comme initialement prévu la cérémonie s’est terminée par "le chant des Partisans" puis par celui de
"La Marseillaise" et par "les remerciements aux porte-drapeaux".
Monsieur le maire a invité tous les présents à la cérémonie à venir prendre le verre de l’amitié à la "Salle Barlière du Lauzon".
M. Jean Caciagli.
Nous avons noté la présence de M. Jean Caciagli, seul survivant et rescapé si l’on peut dire de la tragédie "des Rousses". Ce dernier qui aura 94 ans le 29 août 2021 est venu spécialement de Aureille dans les Bouches du Rhône (13) malgré la grosse chaleur qu’il y avait ce jour là.
Jean Caciagli.
Pendant l’époque de la résistance, il était agent de liaison entre "les Rousses" et Forcalquier donc se trouvait très souvent à la ferme. Il était en quelque sorte le facteur de ces 2 bases, mission qu’il effectuait à l’aide d’un vieux vélo de l’époque (sans commentaire !!!).
M. Caciagli travaillait à la mine et officiait pendant ou après ses heures de travail, avec l'accord du directeur M. Jean Bayon.
Ayant appris que les allemands se déployaient autour "des Rousses", Jeannot comme on l’appelait familièrement voulait essayer d’avertir ses amis résistants mais son père M. Curzio Caciagli voyant le danger l’en a empêché. Il lui a indirectement sauvé la vie.
Pour ses différentes missions Jeannot était sous les ordres de MM. Schneider (alias Georges) et Beniacar Maurice et surtout Denis Rostagne que nous avons bien connu et qui se déplaçait beaucoup avec son triporteur malgré son gros handicap (absence de ses 2 jambes).
Émile Portigliatti
Juillet 2021 ... cérémonie du 08 juillet 1944.
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